84 logements collectifs
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AGENCE MAUBOUSSIN DUMEZ ARCHITECTES

VILOGIA & VALIUS

Ce projet pose une question relativement simple : comment investir les cœurs d’îlots et répondre au besoin des métropoles de densifier raisonnablement leurs territoires, quand historiquement la ville se compose essentiellement de rues et d’alignements bâtis ?

Le besoin en logements ne cesse d’augmenter et, parallèlement, il convient de lutter contre l’étalement urbain au regard des enjeux environnementaux. Dès lors, il paraît opportun de réinterroger les cœurs d’îlots et les unités foncières propices au développement, adaptées à une densité durable et désirable. Il n’y a pas forcément d’antinomie entre la densité et la qualité de vie. Au contraire, c’est dans la ville intense que la collectivité peut produire au meilleur coût les services urbains dont les habitants ont besoin ; c’est par la ville intense qu’on pourra mieux préserver les espaces naturels.
Le contexte induit sans doute la réalisation de logements autour d’espaces mieux partagés. Il faut trouver le bon équilibre entre compacité et intensité urbaine, d’une part, et nature en ville, d’autre part.
Pour ce projet, il a été souhaité un cœur d’îlot composé principalement d’espaces verts en pleine terre, agrémentés d’aires de jeux et de cheminements piétonniers favorisant la rencontre, les échanges et le dialogue. Un lieu constamment animé, intimiste et néanmoins ouvert sur la périphérie du site, de sorte que les fonds de jardins privatifs qui bordent l’unité foncière se prolongent vers ce cœur d’îlot. Le projet, imaginé au préalable comme un îlot fermé, implanté à distance des limites parcellaires en fonction des règles de prospect, s’est progressivement décomposé selon des objectifs identifiés : construire le vide, inscrire le projet dans le quartier, favoriser les doubles orientations, garantir une architecture pérenne par l’emploi de matériaux durables et homogènes, et proposer des espaces verts en pleine terre.

Progressivement, le cœur d’îlot s’est dilaté. Le bâti s’est décomposé en cinq plots, dont trois (à l’est) sont posés sur un parking semi-enterré. Le modelé des façades est devenu moins rigoureux. La matière est sculptée pour en dessiner les contours. Des biais apparaissent, libèrent les champs de vision, laissent la lumière entrer, favorisent la découverte et dessinent le vide évoqué précédemment. Les volumes se décalent ensuite en fonction des règles d’implantation et du végétal conservé.

Les volumes construits proposent un ensemble homogène en R+2, R+3 et R+3+attique. Les derniers niveaux sont volontairement traités différemment pour mettre en évidence la modénature des façades en briques et l’appareillage. Les nez de dalles, matérialisés par un bandeau en béton, dessinent des horizontales et contribuent à la réalisation d’un projet à échelle humaine. Les accès à l’îlot viennent tisser les liens avec son environnement urbain et paysager à plus large échelle (le quartier). Une promenade centrale et des passages permettent de profiter de ce cœur vivant, agrémenté d’activités, d’animations et de jeux. La salle commune de la résidence est en lien étroit avec l’espace central, dans le but d’animer en permanence ce lieu de rencontre. Les espaces verts en périphérie de la limite parcellaire, notamment au sud et à l’ouest, sont le prolongement de terrasses à caractère privatif, comme le dessus du parking situé entre les bâtiments. Enfin, la partie située au nord-est du terrain correspond plus particulièrement et logiquement à la desserte générale du projet.

Ce projet a pour vocation de proposer une réponse architecturale au logement contemporain, en prenant en compte les aspects environnementaux, architecturaux, écologiques et humains.